Sortie de joueur… chez le Douanier Rousseau
Le Douanier Rousseau se promène dans Central Park, voici le cadre de Sortie de joueurs.
Une petite présentation
Le postulat de départ de l’album Sortie de joueur est inattendu à plus d’un titre : le narrateur n’est autre que l’un des joueurs de rugby peint par le Douanier Rousseau. Dès les premières lignes, il prend vie en racontant sa genèse. Exposé au musée Guggenheim, il s’interroge sur le ballet quotidien des visiteurs qui passent et parfois l’observent. Aussi, il décide un jour de se dégourdir les jambes et sort du cadre pour découvrir ce monde caché derrière sa lucarne.
Le lecteur accompagne alors la promenade de ce joueur de rugby à travers la ville de New York magnifiquement représentée par Sophie Daxhelet. Cette mégalopole aux gratte-ciels de verre et d’acier, aux rues droites suintant le bitume, aux habitants froids et distants se métamorphose au rythme des pas du personnage. L’auteure/illustratrice distille à chaque page des références au peintre : ça et là, le lecteur trouve et retrouve des images comme autant de petites madeleines picturales. La promenade se transforme alors en chasse au trésor! Les traits colorés et poétiques de Sophie Daxhelet intègrent parfaitement les œuvres du Douanier Rousseau, son imaginaire pictural rejoignant l’apparente simplicité du peintre dans un foisonnement de détails, laissant libre cours à la rêverie.
Les illustrations ne sont pas seulement belles, le texte est également remarquable. Sophie Daxhelet manie aussi bien le pinceau que la plume. Son texte est riche : le lexique ambitieux éveille l’imaginaire des enfants et des grands en offrant quelques subtilités de sens. Le vocabulaire fait écho aux images dans un va-et-vient de sons et de mélodies. Le lecteur suit ainsi avec plaisir cette promenade sonore et trouve à chaque page des allitérations et des assonances créant une atmosphère en lien avec les pérégrinations du joueur du Douanier Rousseau.
Les pas de ce joueur le mènent dans une ville multiple et diverse, ce que la couverture résume parfaitement : galerie de personnages singuliers, ils s’alignent sur un passage piéton, pont symbolique reliant deux rives d’une ville aussi complexe que New York. Lors de sa promenade, le joueur rencontre une femme qui l’invite à partir à la découverte de la ville. Il chemine alors, s’émerveille, s’interroge. Puis il retrouve cette même-femme. La fin de la journée est arrivée… Cette sortie s’inscrit dans la tradition du récit initiatique. Qu’a bien pu apprendre ce personnage? Qu’en retiendra-t-il? Cette sortie du cadre est donc à comprendre de plusieurs manières.
A quel âge un enfant peut-il lire ce livre ?
Dès tout petit (2 ans), un enfant saura apprécier les illustrations de Sortie de joueur, c’est donc l’occasion d’une “mise en bouche” artistique, un “bain visuel” pour découvrir le Douanier Rousseau.
Selon son niveau de compréhension, vers 5 ans, il appréciera la promenade de ce personnage habillé d’une drôle de manière! C’est également le moment d’évoquer les références picturales et de chercher tous les tableaux cachés de cet album. A voir sur le site Dans ma trousse il y a le récapitulatif des peintures à retrouver.
Plus tard, Sortie de joueur est un formidable support pour aborder certains thèmes : partir et découvrir, rencontrer des gens différents, apprendre et comprendre, autant d’idées que vos enfants sauront compléter selon leur imaginaire.
L’avis de maman : Pourquoi avoir choisi “Sortie de joueur”?
Cet album est tout d’abord un véritable coup de cœur visuel. Les illustrations sont magnifiques et les références au Douanier Rousseau nombreuses. Mais le texte n’est pas en reste : c’est un grand plaisir de partager les mots de Sophie Daxhelet avec son enfant, de leur faire entendre la musicalité de la langue. Enfin, l’histoire est originale et ne peut laisser indifférente, elle est donc propice aux discussions et aux échanges.
L’avis de Louise : “J’ai beaucoup aimé ce livre”
“Les couleurs sont belles, le livre est magnifique : j’ai beaucoup aimé les illustrations et le texte.
Ce que je préfère c’est lorsque le personnage sort du tableau car il prend vie. Je n’en vois pas tous les jours, c’est inattendu !
En même temps que le personnage découvre la ville, nous découvrons des tableaux : un mariage, une ville… Ce personnage fait de nombreuses rencontres, il se crée un groupe d’amis au cours de sa promenade.
Le petit garçon qui prend la place du joueur de rugby dans le tableau, j’imagine qu’il n’existe que par la peinture.”
Quelques titres à découvrir aux éditions “A pas de loups”
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